citadelle Briançon

Sur les traces de Vauban dans les Hautes-Alpes

Sébastien le Prestre, Marquis de Vauban a marqué le territoire français par ses nombreuses fortifications qui constituent une véritable «ceinture de fer» destinée à protéger le Royaume de France sous le règne de Louis XIV et bien au-delà.

Visionnaire, expert en poliorcétique et précurseur des lumières, Vauban a ainsi doté les Hautes-Alpes de sites remarquables, maillons de ce glacis protecteur, avec notamment la Ville-cidatelle de Briançon et son réseau de fortifications inscrites au patrimoine mondial de l’Humanité.

Si vous êtes de passage dans la région ou souhaitez louer un chalet en montagne et explorer les trésors du patrimoine dans les Hautes-Alpes, ne manquez pas ce réseau de fortifications admirablement intégrés à la topographie pour défendre le «pré carré» français de toute invasion par la frontière alpine.

La citadelle de Briançon

La citadelle de Briançon et la collégiale Saint-Nicolas

Juchée sur un piton rocheux à 1326 mètres d’altitude et coiffée de la remarquable Collégiale Notre-Dame et Saint-Nicolas, la ville de Briançon est une étape à ne pas manquer sur la route du col de Montgenèvre.

De 1688 à 1697, lors de la guerre de la Ligue d’Augsbourg opposant une large coalition européenne au Royaume de France alliée à l’empire ottoman, Victor Amédée II de Savoie, fort de 40.000 hommes, réussit une incursion dans le Dauphiné pour être finalement battu par les troupes du Roi de France commandées par Nicolas de Catinat lors de la bataille de Marsaille (Marsaglia) dans l’actuel Piémont.

Louis XIV confie alors à Vauban le fortification du Briançonnais pour sécuriser ce passage par les Alpes. La ville de Briançon du fait de sa proximité avec le duché de Savoie disposait déjà de fortifications érigées par Hue de Langrune. Elles seront renforcées par Vauban qui planifie à son tour la construction d’une ceinture fortifiée en exploitant les reliefs montagneux en quelques points clefs pour verrouiller le passage des Alpes. Le Marquis d’Asfeld parachève l’œuvre de Vauban avec l’érection du Fort des trois têtes, du Fort du Randouillet, du Fort Dauphin et du Fort d’Anjou, reliés par le Pont d’Asfeld et la communication Y.

Un succession de fortifications

Pont d'Asfeld
Le pont d'Asfeld reliant la citadelle de Briançon au fort des têtes

En venant de la ville citadelle de Briançon, vous pourrez franchir le pont d’Asfeld, construit 60 mètres au dessus de la Durance. Ce remarquable ouvrage de communication construit en arc permet de faire la jonction avec le complexe de fortifications se prolongeant avec le Fort des 3 têtes, le fort du randouillet et le Fort des Salettes faisant partie du même dispositif de verrou alpin.

Construit à 1440 m d’altitude sur le plateau des Têtes, le Fort des trois têtes est construit sur ce piton stratégique afin d’empêcher les ennemis de prendre position au-dessus de la ville. Vauban fonde le projet d’un camp retranché qui sera achevé en 1734.

La communication Y est une galerie couverte longue de 200 mètres et large de 4,5 mètres permet de relier le fort de des trois têtes au fort du randouillet. Percées de meurtrières, l’ouvrage est une véritable barbacane qui domine en amont et en aval un terrain agencés de fossés et de demin bastion pour ralentir l’avancée de l’ennemi. l’ouvrage abrite une citerne d’eau de 4,68m de profondeur, collectant les sources du vallon et permettant l’approvisionnement des forts en eau.

Construit à 1604 m d’altitude et dominant le Fort des têtes, le Fort de Randouillet est relié à ce dernier par l’ouvrage de la Communication Y, l’ensemble permettaint de verrouiller la rive gauche de la Durance et assurait la surveillance de la vallée de Cervières.

Édifié entre 1709 et 1712, le Fort des Salettes verrouille le dispositif en s’établissant sur un promontoire dominant également la ville. Il s’agit d’une redoute carrée à pans coupés complètement protégée par la topographie et difficilement accessible à l’ennemi.

La place forte de Mont Dauphin

Place forte de Mont-Dauphin
Ainsi nommé en l’honneur de la naissance du Dauphin de France, quatrième enfant de Louis XIV et futur père de Louis XV, le Mont Dauphin parachève le dispositif briançonnais pour verrouiller la route vers l’Italie avec la construction d’un véritable fort qui supplante le projet original de redoute. Le fort est ainsi positionné en renfort du fort des Salettes, ne laissant aucun surplomb stratégique pour toute incursion venant de la frontière alpine. Le fort a été classé aux monuments historiques et 2007.

Le fort Queyras

Le Fort-Queyras sur son promontoire rocheux

Fort Queyras est une place forte construite sur un verrou glaciaire dont la construction remonte au XIIIème siècle pour protéger le Haut-Dauphiné, alors province indépendante du Royaume de France, des incursions savoyardes ou provençales. Subissant les assauts des guerres de religion et mis à mal par la guerre de la Ligue d’Augsbourg à l’issue de laquelle le Dauphiné intègre le Royaume de France, Vauban entreprend de renforcer les défenses du château avec la création d’une nouvelle enceinte et une série d’aménagements défensifs. Le fort de Queyras est aujourd’hui un site privé sur la commune de Château Vieille ville, inscrit aux monuments historiques et ouvert au public.

Ces différents ouvrages fortifiés font partie du vaste dispositif de protection du Royaume de France par le Marquis de Vauban. Ce réseau Briançonnais vous accueillera avec le Fort Dauphin en remontant la Haute-Provence en direction des Hautes-Alpes pour égrener son chapelet de fortifications jusqu’à la Citadelle de Briançon. Elle peuvent faire l’objet d’une randonnée culturelle à pied ou en raquettes en hiver. Également, l’ascension de la Croix de Toulouse permettra d’avoir une vue imprenable sur l’ensemble du réseau de fortifications.